Anne Corriol, Laurie Catherin, J-Luc Lacroix, Guillaume Ballet, Pierre-Jean Barletta, Dom Guyétand

L'année dernière nous nous étions remotivés pour reprendre les explos à la Douveraine, et plus exactement dans la partie ventilée et remontante située à mi-chemin du fond, le Miroir des Narcisses.
Petit retour en arrière... Il y a 20 ans, les membres du GSD, « inventeurs » de la cavité, retrouvaient le courant d'air puissant qui circule notamment à l'entrée, dans un étroit et tortueux méandre, avec arrêt sur une énième étroiture !

D'après les récits des explorateurs, le pire endroit de la grotte... Ceci explique pourquoi c'est le dernier des objectifs que nous nous fixons depuis la reprise des explos à notre compte.
Afin de poursuivre avec une zen attitude (enfin surtout moi, hein !), il est décidé de procéder à un recalibrage en règle de tout cette partie et pour pouvoir (ensuite seulement), nous attaquer au terminus du GSD.

Et compte tenu du linéaire que cela représente, il y a du taf ! En gros c'est 20 m de cheminée à regrimper et rééquiper, suivi de 12 m de boyau à recalibrer sévère, ensuite un puits à rééquiper, une escalade à refaire et rééquiper, et la touche finale : 100 m de méandre minuscule à recalibrer, rien que ça !

Donc, l'année passée, après un rééquipement de la cheminée d'accès, deux séances seront consacrées à l'élargissement du premier boyau, celui qui mène au Puits des Narcisses, avec en fin de journée, arrêt à environ 5 m du puits, en panne d'accu.

Aujourd'hui, nous sommes 6 en cette belle journée, dont les deux filles qui découvriront la grotte. A l'entrée de la route forestière, nous discutons quelques minutes avec le nouveau propriétaire des lieux, gars bien sympa et surtout très courageux, qui retape une véritable ruine. On découvre alors un chemin d'accès défoncé par d'incessants passages de tracteurs de débardage, ce qui nous fait craindre pour la sécurité des voitures que l'on devra abandonner dans ce champ de bataille. Heureusement, la place terminale semble plus calme.

Nous plongeons sous terre vers 11 h, le tuyau est toujours bien en place, et les chamois, en forme, montent la garde et nettoient les corniches avec leurs sabots...

Tout ce petit monde avance tranquillou et au bout d'une heure, deux groupes se forment. J-Luc et les filles partent visiter le fond, avec notamment la visite des escalades des cheminées de la Colonne et de l'Arche.

Le reste de la troupe poursuivra le recalibrage du boyau. Nous allons passer à l'action sans même s'accorder la pose de midi. C'est en 6 ou 7 tirs terriblement efficaces, entrecoupés de belle séances à la massette et au burin, que nous pouvons enfin déboucher dans le puits de façon très confortable.

Mais diable, comment avaient-ils fait avant ? Quelle volonté et quel engagement d'oser franchir un obstacle si étroit et de poursuivre derrière dans des trucs aussi hostiles ! Le pont rocheux d'où partait la courte main-courante n'existant plus, je fore une proéminence saine et pose un goujon inox au plafond pour y amarrer l'extrémité de notre nouvelle corde.

C'est à ce moment qu'arrive J-Luc, en provenance du fond, venu voir où nous en étions. Son groupe sortira avant nous tranquillou. Ensuite, c'est au tour de Pierre-Jean d'entrer en action. Démontage de la corde en place, remplacement par le nouvelle et réutilisation des plaquette de tête de puits qui, si elles ne sont pas toutes jeunes, sont en revanche idéalement placées.

Une fois l'équipeur en bas, c'est à notre tour d'enfin découvrir ce fameux Puits des Narcisses. Il est très chouette car extrêmement corrodé par les nombreux pissous qui descendent des plafonds. Il contraste beaucoup avec l'endroit d'où l'on vient, gras à souhait jusqu'au plafond. A sa base, à droite, un méandre étroit, donné pour environ 50 m rejoint la galerie du Grand-Duc par une série d'étroitures infâmes, et à l'opposé un méandre s'ouvre à 6 m du sol.

Nous avions prévu de quoi escalader sans utiliser l'équipement en place, mais à notre arrivée, PJ était déjà en haut, ayant grimpé en libre, juste assuré sur la corde au bloqueur. C'est lui d'ailleurs qui se chargera de changer la corde, toujours sur les points d'origine, même si plus tard un changement s'imposera peut-être pour plus de commodité. Nous pouvons enfin prendre pied dans ce méandre perché.

Nous ne le visiterons que sur une quinzaine de mètres, et la conclusion est que ce court morceau entrevu n'est pas si méchant que prévu et qu'il sera assez vite amélioré, juste en recoupant quelques virages.

Il se fait tard, et c'est satisfaits que nous plions bagage, en laissant toutefois quelques outils sur place, dont le perfo qui nous attendra sagement dans un sac de croquette étanche. Le retour se fera à bon train et nous aurons même la joie de retrouver le reste de l'équipe, qui nous accueille au soleil avec chacun un verre de bière fraîche et des biscuits à la terre...

La suite au prochain épisode. Volontaires bienvenus, même sans qualifications particulières.

Une des cheminées du fond, escaladées en première en 2011