Vincent Quatrepoint, François Jacquier

Ce nouveau gouffre, en cours d'exploration par le club "Exsurgence", a été découvert l'hiver dernier grâce à un trou dans la neige caractéristique d'une sortie d'air tempéré. Après quelques coups de téléphone pour obtenir des renseignements sur l'équipement nous voilà partis direction St-Maurice. Notre itinéraire depuis St-Lup suit très exactement (mais en sens inverse) le parcours qu'empruntera le Tour de France samedi prochain. Difficile d'imaginer une manifestation sportive d'une telle ampleur passer sur ces routes quasi forestières. Si la météo est de la partie, les images d'hélicoptère risquent d'être révélatrices de l'étendue de la forêt jurassienne !

Bref, l'entrée avait déjà été repérée et en moins de 10 minutes le GPS nous y conduit directement à travers bois. Seule la zone d'entrée n'est pas équipée et Vincent se charge de mettre la corde en place. On débute par une suite de petits ressauts étroits et bien terreux qui mènent jusqu'aux alentours de -10 m. Cette partie, sans être particulièrement pénible, met à rude épreuve les reins du président qui n'est pas au mieux de sa forme.

Plus bas on retrouve les cordes en place au sommet d'un puits d'une trentaine de mètres assez spacieux. Certes, nous sommes dans un gouffre en cours d'exploration et les amarrages en place s'apparentent à un "équipement en première", tout est doublé mais souvent de façon un peu "light"… La base du P30 est occupé par une laisse d'eau profonde et il est nécessaire de penduler pour prendre pied dans un départ à quelques mètres du fond. Un nouveau puits de 5 m environ sur un espace très confortable où pendent quelques draperies et concrétions. L'élargissement est de courte durée car la suite se présente sous la forme d'un boyau rocheux au ras du sol. Devant l'étroitesse du passage hérissé de saillies rocheuses, le président capitule en suivant les conseils avisés de ses douleurs lombaires…

Il en faut plus pour arrêter Vincent qui se faufile dans le boyau pour atteindre le sommet d'un nouveau puits de 20 m aux dimensions plus intimes. Le gouffre se prolonge encore sur une dizaine de mètres en profondeur par une suite de ressauts étroits. Vincent s'arrêtera au sommet d'un dernier ressaut de 3 ou 4 m où une odeur suspecte l'incite à la prudence. Effectivement quelques travaux d'élargissement y ont été effectués très récemment. D'après les explorateurs un court passage impénétrable prolonge la cavité à la base de cette dernière verticale, du "noir est visible au-delà et les cailloux tombent encore de 6 ou 7 m. Un courant d'air est nettement perceptible et une résonance d'enfer les incitent vivement à poursuivre l'élargissement terminal !

Remontée et déséquipement sans problème malgré quelques vives douleurs dans les reins pour le président et quelques kilos d'argile supplémentaires collés sur les combinaisons.

Non Vincent, tu ne nettoieras pas ton matos ce soir à la piscine !