François Jacquier
Un petit pélérinage en Suisse sur les hauteurs de Bois d'Amont. Un secteur très riche en cavités verticales que nous avons fréquenté assidûment durant les années 80 / 90, demandez au Dom !
Les entrées sont toujours aux mêmes endroits, au beau milieu d'une forêt d'altitude très dense, assez déroutante en comparaison des Monts Jura pelés comme nous les connaissons.
Pas de souci pour repérer la Baume du Grelon Fumant (-206 m) qui s'ouvre au bord de la route forestière, je me gare ensuite vers la Baume de l'Elan (-23 m) avant de me diriger vers le Gouffre de la Cascade (-235 m). Je repère avec étonnement un panneau solaire en pleine forêt, loin de tout. Un petit écriteau m'indique qu'il s'agit de l'alimentation d'un système d'étude et de comptage des chauves souris qui fréquentent le gouffre tout proche... z'ont les moyens ces Suisses !
Effectivement en suivant le fil en partie dissimulé au sol l'orifice béant du gouffre apparait bien vite. Même sans équipement il est possible de descendre d'une quinzaine de mètres et d'apprécier le contre-jour de l'orifice. Plus bas le câble disparait dans le noir et comme la marche suivante fait 40 m, ce sera donc pour une autre fois...
Retour à la voiture en faisant un large détour dans le bois qui me ramène bien plus loin sur le chemin (Merci le GPS...) Je découvre tout à fait par hasard un petit gouffre en partie masqué par des troncs pourris. L'orifice fait 40 cm de diamètre et les cailloux qui je jette tombent de 3 m environ avant de dévaler une pente d'éboulis. Ma lampe ne me sert pas à grand chose mais je peux voir que ça s'élargit vers le fond. Je ne sais pas si c'est connu et je prends donc les coordonnées : Lat 46°32'38"- Long 6°11'43".
Après avoir rejoint la voiture je me dirige plus profondément dans la forêt jusqu'à la Place d'Arme. Mon but est de retrouver deux des principaux gouffres du secteur : La Petite Chaux 7 (ne pas confondre avec Chaussette...) (-105 m), et la Baume des Deux Erable (-136 m). Pas de problème pour retrouver le premier avec son orifice de 4 m de diamètre, mais le second qui est minuscule (30 cm) restera bien planqué malgré une bonne demi-heure de recherche. Pas de regret tout de même car la promenade à elle seule vaut le détour, surtout quand l'horizon s'ouvre sur l'Est entre deux sapins : la chaine des Alpes disparait entièrement sous les nuages, seul le Mont-Blanc émerge et domine l'ensemble comme un monceau de Chantilly !
De retour à la maison je mets à contribution l'inventaire du Jura Vaudois pour essayer d'identifier le trou inconnu que j'ai repéré : après un savant calcul de conversion de coordonnées WGS84 en équivalent Lambert Suisse, il s'agit très probablement de la Baume du Derrik donnée pour 5 m de profondeur. Dans le doute je communiquerai mon observation aux collègues suisses pour confirmation.