Par Janine Martenat
N.D.L.R. : Un article paru dans le "Le Courrier" du 29 juillet 1995 nous relatait l'histoire de la "Ferme du Crime" à Coisnans (Pratz). Bien que le récit de J.Martenat ne concerne pas directement la spéléologie, il est lié à l'histoire de la grotte de Coisnans et fournit d'ailleurs l'explication de sa seconde dénomination : "Grotte de l'Assassin"
" Bien que cette histoire soit tout le contraire d'un conte de fée, je la commencerai par "il était une fois…à la fin du siècle dernier, en 1896,une ferme comme les autres à cette époque, située à Cuenans, commune de Pratz, et à un endroit particulièrement isolé, qui fut le théâtre d'un drame affreux. On en parla longtemps dans les chaumières, et encore, parmi les générations qui suivirent.
Dans cette ferme vivait un couple, Louis Félix Duparchy, 39 ans et sa sœur Marie Céline, 48 ans. Or, dans les environs, errait une sorte de vagabond, Pierre Vaillat âgé de 33 ans, demeurant à Meussia, paresseux et avide, qui travaillait rarement, quelquefois comme journalier, mais qui vivait surtout de larcins effectués dans les maisons et les caves, à Lavans, à la Pyle, à Charchilla, à Coyron, etc.
Quelques jours avant le crime, un vol d'une somme de 15 francs avait été signalé chez le buraliste de Lavans, ainsi que le fusil à broche Lefaucheux calibre 12 du père Gachon. Tous les soupçons s'étaient portés sur Vaillat, à juste titre d'ailleurs, car ce 26 décembre 1896, il avait choisi ses victimes : les deux malheureux Duparchy de Cuenans, chez qui il avait été très peu de temps berger.
Après avoir caché le fusil volé dans la grotte, situé à 400 mètres de la ferme, il vint observer ses victimes par la fenêtre sans volets puis, après avoir récupéré le fusil, il revint, cassa un carreau et tira un premier coup sur Marie Céline qui s'affaissa Comme son frère se précipitait vers elle pour la secourir, un second coup de feu le fit tomber. Entrant dans la maison, l'assassin rechargeait son arme et criblait l'homme, pas tout à fait mort, qui râlait à terre. Ensuite, il fouilla les lieux pour prendre l'argent et les autres objets.
Le lendemain du crime, c'est le cordonnier de Moirans qui, ayant à faire à la ferme, découvrait les deux corps.
Dans les jours qui suivirent et, après l'enterrement des victimes à St-Lupicin où, dit-on, l'assassin eut l'outrecuidance d'assister, il se rendit à Saint-Claude faire des dépenses en exhibant des pièces d'or puis chez deux ou trois bijoutiers il essaya de vendre une belle chaîne de montre. Cependant, très vite soupçonné, les gendarmes donnait son signalement et il fut pris à Ravilloles par le garde-champêtre. Arrêté par les gendarmes de Moirans et longuement interrogé, il ne tarda pas à avouer d'autant plus qu' on trouva sur lui une preuve accablante : une montre portant le nom des victimes.
Vaillat passa en cour d'assises, fut condamné à mort et guillotiné à Lons le Saunier, au début de l'année 1897, devant une foule considérable venue des communes environnantes. On devine qu'un tel crime crapuleux fit grand bruit et qu'aujourd'hui encore, les gens se souviennent, car l'histoire fut transmise par les personnes ayant vécu à cette époque. C'est ainsi que le nom de "Ferme du crime" est demeuré l'unique appellation de ce lieu de sinistre mémoire.
Dans les années qui suivirent, la ferme resta inoccupée jusqu'en 1912. Puis différents locataires et propriétaires s'y succédèrent, dont Louis Lançon, de 1912 à 1923, les demoiselles Clerc de Lavans, les familles Tornard, Dutoit, etc. Enfin, en 1979-80, le local à nouveau vide, fut aménagé et réparé par un restaurateur qui s'y installa. Mais n'ayant pas une clientèle suffisante, à son tour, il abandonnait la place au bout de quelques mois. Un mauvais sort planait-il encore sur l'endroit ?
On pourrait le croire car, il y a environ trois ans (1992), on apprenait qu'un incendie soudain dévastait "la Ferme du Crime" où il ne reste maintenant que des murs en ruines appartenant au dernier propriétaire connu, M. Duraffourg d'Oyonnax. "
N.D.L.R : Au printemps 2000, les ruines de la ferme furent rasées pour des raisons de sécurité. Il n'en reste désormais plus aucune trace visible. Pour les générations futures, rappelons qu'elle se situait au bord de l'ancienne route, à l'extérieur de la courbe, juste avant le carrefour des Louvières. (C.L x : 0861.695 y : 2160.730 z : 720m)
N.D.L.R. : Un article paru dans le "Le Courrier" du 29 juillet 1995 nous relatait l'histoire de la "Ferme du Crime" à Coisnans (Pratz). Bien que le récit de J.Martenat ne concerne pas directement la spéléologie, il est lié à l'histoire de la grotte de Coisnans et fournit d'ailleurs l'explication de sa seconde dénomination : "Grotte de l'Assassin"
" Bien que cette histoire soit tout le contraire d'un conte de fée, je la commencerai par "il était une fois…à la fin du siècle dernier, en 1896,une ferme comme les autres à cette époque, située à Cuenans, commune de Pratz, et à un endroit particulièrement isolé, qui fut le théâtre d'un drame affreux. On en parla longtemps dans les chaumières, et encore, parmi les générations qui suivirent.
Dans cette ferme vivait un couple, Louis Félix Duparchy, 39 ans et sa sœur Marie Céline, 48 ans. Or, dans les environs, errait une sorte de vagabond, Pierre Vaillat âgé de 33 ans, demeurant à Meussia, paresseux et avide, qui travaillait rarement, quelquefois comme journalier, mais qui vivait surtout de larcins effectués dans les maisons et les caves, à Lavans, à la Pyle, à Charchilla, à Coyron, etc.
Quelques jours avant le crime, un vol d'une somme de 15 francs avait été signalé chez le buraliste de Lavans, ainsi que le fusil à broche Lefaucheux calibre 12 du père Gachon. Tous les soupçons s'étaient portés sur Vaillat, à juste titre d'ailleurs, car ce 26 décembre 1896, il avait choisi ses victimes : les deux malheureux Duparchy de Cuenans, chez qui il avait été très peu de temps berger.
Après avoir caché le fusil volé dans la grotte, situé à 400 mètres de la ferme, il vint observer ses victimes par la fenêtre sans volets puis, après avoir récupéré le fusil, il revint, cassa un carreau et tira un premier coup sur Marie Céline qui s'affaissa Comme son frère se précipitait vers elle pour la secourir, un second coup de feu le fit tomber. Entrant dans la maison, l'assassin rechargeait son arme et criblait l'homme, pas tout à fait mort, qui râlait à terre. Ensuite, il fouilla les lieux pour prendre l'argent et les autres objets.
Le lendemain du crime, c'est le cordonnier de Moirans qui, ayant à faire à la ferme, découvrait les deux corps.
Dans les jours qui suivirent et, après l'enterrement des victimes à St-Lupicin où, dit-on, l'assassin eut l'outrecuidance d'assister, il se rendit à Saint-Claude faire des dépenses en exhibant des pièces d'or puis chez deux ou trois bijoutiers il essaya de vendre une belle chaîne de montre. Cependant, très vite soupçonné, les gendarmes donnait son signalement et il fut pris à Ravilloles par le garde-champêtre. Arrêté par les gendarmes de Moirans et longuement interrogé, il ne tarda pas à avouer d'autant plus qu' on trouva sur lui une preuve accablante : une montre portant le nom des victimes.
Vaillat passa en cour d'assises, fut condamné à mort et guillotiné à Lons le Saunier, au début de l'année 1897, devant une foule considérable venue des communes environnantes. On devine qu'un tel crime crapuleux fit grand bruit et qu'aujourd'hui encore, les gens se souviennent, car l'histoire fut transmise par les personnes ayant vécu à cette époque. C'est ainsi que le nom de "Ferme du crime" est demeuré l'unique appellation de ce lieu de sinistre mémoire.
Dans les années qui suivirent, la ferme resta inoccupée jusqu'en 1912. Puis différents locataires et propriétaires s'y succédèrent, dont Louis Lançon, de 1912 à 1923, les demoiselles Clerc de Lavans, les familles Tornard, Dutoit, etc. Enfin, en 1979-80, le local à nouveau vide, fut aménagé et réparé par un restaurateur qui s'y installa. Mais n'ayant pas une clientèle suffisante, à son tour, il abandonnait la place au bout de quelques mois. Un mauvais sort planait-il encore sur l'endroit ?
On pourrait le croire car, il y a environ trois ans (1992), on apprenait qu'un incendie soudain dévastait "la Ferme du Crime" où il ne reste maintenant que des murs en ruines appartenant au dernier propriétaire connu, M. Duraffourg d'Oyonnax. "
N.D.L.R : Au printemps 2000, les ruines de la ferme furent rasées pour des raisons de sécurité. Il n'en reste désormais plus aucune trace visible. Pour les générations futures, rappelons qu'elle se situait au bord de l'ancienne route, à l'extérieur de la courbe, juste avant le carrefour des Louvières. (C.L x : 0861.695 y : 2160.730 z : 720m)