Angélique Frichet, Claire Mermet-Maréchal, Jean-Luc Gabet, François Jacquier (SCSC) - Lucy Lemoine (SDNO)

Après la Lésine à Lambert, voici la deuxième "sortie filles" de l'année 2016. Au départ les demoiselles réclamaient quelque chose d'un peu long et un peu costaud, le gouffre d'Antona dans l'Ain (-110 m) était alors envisagé. Puis, la fatigue de la semaine, les tracas et une "petite forme" contagieuse ont fait réviser le programme initial. Il fallait alors trouver un objectif moins éloigné et d'envergure plus modeste tout en excluant les classiques habituelles. Le Pré Marguerite, que le président avait visité une seule fois avec Eric il y à déjà 11 ans, est loin d'être une classique mais l'enchainement de ses deux puits nous avait laissé un agréable souvenir et une nouvelle visite de routine fut retenue.

Abrégeons les inévitables échanges de coup de fils et rendez-vous aux divers coins du Haut-Jura pour nous retrouver tous sur le parking habituel de l'église de St-Laurent. Pour une fois c'est la voiture de Jean-Luc qui fait office de bétaillère avec les trois filles à l'arrière qui  jacassent sans arrêt, qui parlent chiffons, maquillage et régimes amincissants. Pfff vivement qu'on arrive !
Comme évoqué plus haut, la lésine du Pré Marguerite n'est pas très fréquentée et il faut d'abord la localisée, perdue en pleine forêt. Mission pratiquement impossible sans l'aide du GPS où les coordonnées ont été rentrées au préalable. Ces mêmes coordonnées ont également été envoyées au Dom qui est le seul à savoir où nous sommes. Nous nous garons au plus proche et décidons de retrouver d'abord le gouffre avant de nous équiper. Ce n'est pas le pointage du trou qui pose problème mais l'incohérence entre les chemins forestiers réels et ceux tracés sur la carte du GPS... L'orifice est localisé assez facilement mais après un parcours de 400 m environ alors que nous découvrons un autre chemin carrossable tout proche du gouffre. Le président s'inquiète surtout d'un éventuel retour de nuit dans un terrain particulièrement hostile, au travers d'un impressionnant lapiaz bourré de trous profonds. De plus le pointage GPS de la voiture, lui, n'a pas été fait... Un peu à tâtons nous retrouvons quand même la voiture et décidons de chercher l'autre chemin. Chose faite après un long périple et de nombreuses boucles. Cette fois nous nous garons à 70 m du gouffre d'après le GPS mais entre-temps une forte pluie glacée est venue plomber l'ambiance, beaucoup moins drôle pour se changer...

Jean-Luc se charge de l'équipement, pas de spit au niveau de l'orifice et les baliveaux qui ont servi lors de la découverte sont particulièrement pourris. On s'en doutait un peu et nous avions prévu une scie égoïne pour en débiter deux autres. Manœuvre un peu longue pendant laquelle nos trois filles commencent à se plaindre du froid et de l'humidité, pour tout arranger la météo évolue désormais vers une tendance pluie / neige.

Nous nous retrouvons tous au pied du premier puits de 21 m, à l'abri de la pluie et du vent froid. Là, un étayage métal / bois empêche les pierres de l'éboulis de descendre dans la suite du méandre. Jean-Luc poursuit l'équipement et débouche rapidement au sommet de la seconde verticale de 30 m où une belle résonance ne laisse aucun doute sur le volume de la suite. Bien que peu fréquenté, il n'y a rien à redire au sujet de l'équipement de ce gouffre, les amarrages sont tous doublés, en bon état et judicieusement placés. Et c'est avec un réel plaisir que tous se laissent glisser tout au long de la corde, impressionnés et admiratifs devant cette belle perspective verticale, taillée à l'emporte-pièce dans un magnifique calcaire compact.

Le fond est passablement arrosé, plusieurs ruisselets cascadent ça et là avant de disparaitre dans un point bas totalement impénétrable. Deux amorces de galeries relativement spacieuses prolongent la cavités mais la quantité d'argile au sol n'incite pas à aller plus loin, surtout que, d'après la topo, les premiers explorateurs n'ont pas repérer de suite évidente.
Quelques observations avant de remonter. Le squelette d'un gros rongeur et encore enroulé au fond d'une niche, une grosse touffe de poils gris qui subsiste fait penser à un loir. Et puis une multitude de fossiles dont un magnifique bloc de corail dont les branches émergent de la paroi. Toute un faune disparue typique de ces étages calcaire du Jurassique Supérieur, une époque où le Jura baignait dans un climat tropical... De quoi faire rêver les filles qui s'imaginent étendues sur une plage de sable blanc, le soleil sur la peau, du bleu et des cocotiers plein les yeux, quelques notes de ukulélé qui s'envolent au gré des alizés...

Dure réalité à la sortie où les claquements de dents dans la nuit font penser à un élevage de pic-bois... Retour à la bétaillère où tout le monde s'entasse en sous-combinaison, sans plus de protocole. Chamailleries habituelles tout au long de la route pour savoir qui finirait l'ultime carré de chocolat et les dernières miettes de pains au lait arrosées d'un thé bouillant préparé par Claire. Voir la topo