casqueJean-Claude Gelin, Guillaume Ballet, Christian Messein, Dom Guyétand, François Jacquier 
 
Durant tout ce week-end c'est la "Fête de l'Eau" à Pont de Poite et plusieurs manifestations sont organisées sur ce thème. Florent Tissot, un ancien du club, doit prendre en charge une randonnée locale pour présenter divers phénomènes karstiques : grottes, gouffres, pertes et résurgences. Dans la préparation de son circuit ils lui manquent quelques renseignements et il fait donc appel au président pour combler ses lacunes. C'est l'occasion de constater que deux cavités du secteur n'ont jamais été topographiées. Voilà donc un but de sortie qui peut joindre l'utile à l'agréable, surtout que la météo est radieuse ce samedi !

NognaIl est vrai que l'annonce de la sortie fut tardive et seuls Dom et Guillaume ont eu le temps de se manifester. Rendez-vous est donné à Pont-de-Poite où Guillaume arrive finalement accompagné de Jean-Claude et de Christian. Un rapide bonjour à Florent qui part justement avec un groupe pour sa randonnée et nous partons à notre tour vers la Côte de l'Heute.

Un petit détour au passage par le hameau de Buron pour faire découvrir à la troupe l'entrée du gouffre de Montailly puis nous repartons pour notre premier objectif : La grotte de Nogna (bien qu'elle s'ouvre sur la commune de Mesnois...) Cette modeste cavité s'ouvre au-dessus de la route principale, un kilomètre avant Nogna, presque à l'aplomb d'un gros porche comblé par des alluvions glaciaires, bien visible sur le bord de la route.

NognaAprès quelques minutes de recherche dans le bois nous trouvons l'entrée qui est relativement discrète. Il faut se courber sur quelques mètres mais le conduit devient rapidement confortable. La galerie descend en pente douce sur une quinzaine de mètres avant de venir buter contre une paroi verticale. En levant la tête on peut voir le la lumière du jour qui filtre par une étroite fissure au sommet d'une cheminée de 6 m. Ce trou est relativement sec, et vu sa situation et ses dimensions il ne serait pas étonnant qu'il ait pu servir d'abri dans un passé plus ou moins lointain. Nous fouillons toutefois tous les recoins sans trouver un seul indice d'une ancienne présence humaine. Avant de quitter les lieux nous sortons boussole et décamètre et nous prenons quelques visées afin d'établir le relevé topographique. Le développement n'excède pas 21 m (en comptant la cheminée) et la dénivellation totale atteint 6 m (-3 et +3). Une fois dehors nous allons localiser le débouché de l'étroite cheminée en surface, le constat de sa situation ne fait aucun doute quant à la relation entre cette grotte et le gros porche bouché qui s'ouvre 15 m plus bas. Ces deux cavités ne devaient faire qu'une avant que les remplissages glaciaires puis l'érosion ne les séparent.

Grotte de l'AraignéeLa seconde cavité prévue, la grotte aux Araignées ou grotte de la Salle, ne se trouve qu'à quelques centaines de mètres de la première mais de l'autre côté de la route. Nous l'atteignons après une courte marche dans le bois et contrairement à la précédente, ici l'entrée est impressionnante par sa taille et sa profondeur. L'entrée s'apparente presque à un vaste gouffre aux parois verticales, seule une rampe glissante permet de descendre d'une quinzaine de mètres sans trop de difficulté. On arrive alors à l'entrée d'une belle salle terreuse de forme lenticulaire d'une quinzaine de mètres de diamètre. Sur la gauche un départ donne accès à une galerie annexe qui se scinde rapidement en deux branches. Celle de droite devient rapidement impénétrable tandis que celle de gauche, confortable au début, se prolonge sur une douzaine de mètres en s'abaissant progressivement.

Grotte de l'AraignéeNous savons que cette grotte est un site préhistorique, le gisement a malheureusement été pillé sans qu'une étude digne de ce nom y ait été faite. En grattant dans un tas de terre déplacé sans doute par les pilleurs Guillaume met la main sur quelques menus débris de céramique noire typique de l'époque du Bronze Final. Dommage que les principaux objets aient disparu, sortis de leur contexte ils n'apportent plus grand chose sur la connaissance de ces périodes lointaines et finiront sans doute plein de poussière planqués sur une étagère...

Ici aussi nous sortons les instruments et effectuons les visées et mesures qui permettront d'établir la topo , quelques photos viennent également compléter notre connaissance des lieux.

Avant de nous quitter nous rendons visite à l'entrée du gouffre/perte de Sous le Montceau tout proche puis nos trois "nouveaux" nous emmènent voir le chantier de désobstruction qu'ils ont débuté depuis quelques temps dans une perte non loin de là. Nous sommes impressionnés par le volume et la taille des blocs qui sont accumulés aux abords du trou... Le Dom n'ose même pas imaginer l'état de ses reins dans ces conditions de travail !

Topo nogna topo l'araignée