Pierre-Jean Barletta,  François Jacquier
 
Un aller retour sur la journée dans le Vercors pour un entretien d'embauche qui a été mis à profit pour une courte visite dans cette grotte mythique. L'occasion pour Pierre-Jean de découvrir une région qu'il ne connait pas encore et pour le président de faire le guide touristique (les rôles sont inversés !).
Après Autrans, Rencurel puis les impressionnantes gorges de la Bourne le cirque de Bournillon apparait au détour d'un virage. En son centre s'écoule la cascade du Moulin Marquis bien connue des canyoneurs avec ses 380 m de haut. La grotte qui s'enfonce sur la droite du cirque n'est pas visible malgré son porche gigantesque haut de 120 m.

Il est midi et nous devons essayer de trouver à manger, ce sera peine perdue en ce mois de novembre où tout est fermé à Choranche. Nous dénichons toutefois un dépôt de pain à l'extérieur d'une maison. Personne autour, les pains sont entassés sur une table, on se sert et on met les sous dans une corbeille... Faut avoir confiance car en plus de partir sans payer on peut aussi chouraver la corbeille d'argent !
Nous descendons vers la centrale électrique où nous nous garons. Le sentier démarre assez raide et il nous faut une vingtaine de minutes pour découvrir le porche masqué jusque là. Le fond est occupé par un lac d'où s'échappe un gros torrent. C'est là qu'en 1982 nous avions été surpris par une crue en plein sommeil, le Dom vous racontera !
Le torrent alimente en partie la centrale de haute chute où nous sommes garés et des aménagements (sentiers passerelles) ont été mis en place le long du lac. En suivant cet itinéraire on aboutit devant une cascade impétueuse qui marque notre terminus dans la mesure où nous n'avons pas de matériel. En revenant sur nos pas nous empruntons une grosse galerie ascendante jonchée de gros blocs sur la droite. Elle constitue l'entrée fossile du système et nous nous y engageons à la seule lumière de nos Smartphones. Pas très prudent me direz-vous mais nous en avons deux plus une grosse batterie de secours, de plus la lueur du jour est toujours restée visible... Après une centaine de mètres dans ce gros conduit nous sommes arrêtés au sommet d'un ressaut où l'on recroise la galerie amont de la cascade vue précédemment. Devant nous c'est la nuit totale troublée par le grondement sourd du torrent. Ce ne serait vraiment pas prudent de s'engager au-delà avec nos moyens dérisoires et nous faisons demi-tour.
Petite pause sous le porche où nous déballons notre pain. Une plaque de chocolat et des biscuits au sésame viennent compléter notre frugal repas. Frugal, oui, mais dans un décor majestueux !