Dominique Guyétand, François Jacquier
Depuis le début de la semaine de nombreux messages font état d'un projet de sortie club jusqu'à -120 à la Baume à Bélard et la liste des participants ne fait que croitre avec des variantes allant de 8 à 10… Les deux retraités qui suivent discrètement ses échanges pensent sensiblement la même chose : Autant de monde en même temps dans cette suite de puits risque d'évoluer rapidement vers un beau bazar avec des temps d'attente mortels pendant la phase d'équipement…
Nos deux papys se rencontrent le mercredi soir et conviennent d'aller équiper ensemble, de façon furtive, le gouffre jusqu'à -120 dès le vendredi. Ainsi l'expédition du samedi devrait se transformer en une totale partie de plaisir !
Départ 9h30 de St-Lup en direction d'Arsure. Un beau soleil illumine le voyage mais arrivés sur place la température rappelle bien vite que l'hiver est arrivé. La forêt d'Arsure, à 1100 m d'altitude en ce début décembre ce n'est pas la Côte d'Azur !
Dom a pris un tas de corde en vrac en anticipant grosso modo sur les hauteurs de puits. Rien n'est préparé et nous devons enkiter les sacs d'équipement en étalant tout sur la route et en bénissant St-Bonnet, le bienheureux protecteur des oreilles !
Une fois tout en ordre nous entamons l'équipement du gouffre. Première constatation, nous n'avons pas de petit bout de corde pour installer dans le premier puits de 3 m… pas de souci, trois morceaux de sangles mis bout à bout suffiront pour surmonter l'obstacle. On s'en doute, c'est Dom qui se met à l'équipement et qui enchaine les nœuds de fusion et déviateurs dans les deux premiers puits. Deuxième surprise : la corde de 40 m prévue pour le P11 et le P22 s'avère trop courte, il manque 4 à 5 m pour atteindre le fond. Un raboutage avec passage de nœud résout le problème et permet au président de revoir son apprentissage technique… Pas de problème particulier avec le P28 suivant et son pendule à 10 m du fond. La suite, plus étroite, se compose de plusieurs petits ressauts et d'un P8. Là c'est Dom qui fait un refus d'obstacle devant un sommet de méandre étroit et c'est le président qui doit se faufiler le premier afin de lui prouver que les parois ne se sont pas resserrées depuis la dernière visite…
On arrive enfin devant le tube étroit qui donne accès au sommet du dernier P43. Cette belle verticale est fractionnée en trois tronçons et une nouvelle fois la corde de 50 m ne touche pas le fond, il manque 2 m ! Et là le stock de cordes est totalement épuisé... Il faut donc se résoudre à remonter et prévoir une corde supplémentaire pour le lendemain.
La phase remontée vers la surface s'effectue sans problème, le raboutage de corde du P22 est toutefois démonté afin de pouvoir retirer la corde et la remplacer le lendemain. Cette solution semble souhaitable du fait qu'un "novice" doit faire partie de l'équipe suivante ; un passage de nœud en milieu de puits risque de ne pas être le meilleur souvenir de la journée…
A l'extérieur la température ne s'est pas spécialement arrangée et nous ne trainons pas trop pour nous changer et tout remballer.