Guillaume Ballet, Pierre-Jean Barletta, François Jacquier
Bien qu’annoncée sur la liste nous nous retrouvons qu’à trois pour cette sortie. Il faut dire que tout le monde n’est pas à la recherche d’emploi, d’équipe du matin ou à la retraite…
Rendez-vous 14h30 sur la place de l’église de Saffloz puis direction le chemin forestier qui passe à proximité du gouffre.
Avant de nous équiper nous allons d’abord repérer l’orifice car l’an dernier le président n’avait jamais pu franchir l’étroiture d’entrée0, Cette fois la première mission sera donc d’adapter le passage de quelques centimètres pour laisser passer la cage thoracique présidentielle…
La tâche s’avère plus compliquée que prévu car la roche ne présente pas de relief et les pointes des outils n’ont pas beaucoup d’effet. Mais à force d’insister nous avons la surprise de constater que c’est toute une partie de la paroi verticale qui bouge… une dalle d’un mètre de haut pour 40 cm de large ! De plus cette dalle n’a pas d’assises et pend dans le vide, ce constat ne laisse guère de choix possibles : si l’on veut descendre en sécurité il faut la faire tomber… La plaque finit par venir au pied de biche mais se coince en équilibre dans le passage étroit et il faudra une bonne demi-heure pour en venir à bout et le faire basculer. Le résultat est spectaculaire : un bloc de 200 kilos qui se fracasse dans un puits de 45 m, on ne voit pas ça tous les jours !
Du coup, l’étroiture est partie avec le bloc et nous sommes ébahis devant le résultat… on est bien au-delà des quelques centimètres escomptés ! Le président peut poursuivre son régime rillettes / Coca cola, on en mettrait deux comme lui…
C’est Pierre-Jean qui se met à l’équipement. Un premier spit est planté dès l’entrée pour permettre un amarrage en « Y » idéal. Plus bas ça se complique un peu, le puits part en spirale et il faut improviser entre un spit en place et un amarrage naturel. Plus bas Pierre-Jean replante un spit pour une déviation. Pendant ce temps François, qui ne veut pas être en reste, plante le sien au niveau du « Y » sommital. Les longueurs de corde ne permettent pas de modifier l’équipement mais il sera en place pour la prochaine fois.
Vers -30 un beau palier avec 2 spits en place marque la dernière étape dans la progression verticale. Nos travaux à l’entrée nous laissaient craindre des risques de chutes de pierres mais tout est en équilibre et le nettoyage des paliers et corniches s’en trouve très limité.
L’ensemble des puits est assez esthétique, pas très volumineux mais avec une roche presque blanche et très travaillée. De plus, le côté technique en fait un gouffre parfait pour les techniques d’équipement.
Pour une fois la visite ne se limite pas à la descente et à la remontée d’un puits unique, à -45 m on se retrouve face à une galerie des plus prometteuse, 3 à 4 m de diamètre avec des formes d’érosion bien marquées. On imagine l’enthousiasme de l’équipe qui a fait la découverte !
Le rêve a dû être de courte durée car 30 ou 40 m plus loin le conduit s’abaisse brusquement sur une obstruction totale d’argile compacte. Dommage !
Le Canon G10 fait irruption de son sac et accompagne la remontée au rythme des coups de flash tandis que Guillaume se charge du déséquipement.
Une fois dehors et changés nous prendrons le temps de sécuriser l’entrée en mettant des troncs en travers.