Pierre-Jean Barletta, François Jacquier

Au départ l’après-midi s’orientait sur une prospection en forêt de Cerniébaud afin de retrouver le gouffre du Chamois, exploré par des Alsaciens dans les années 80 et perdu depuis. L’intention était louable mais s’était sans compter sur l’enneigement tardif cette année. Le gouffre est sensé s’ouvrir à 1100 m d’altitude après 3 ou 4 km de routes forestière… Aucun souci pour repérer les route forestières mais les 40 cm de neige tassée qui les recouvre nous font vite oublier notre plan initial… Et dire que l’on s’était gentiment moqué de ceux qui avaient envisagé ou tenté le Golet au Loup il y a une quinzaine !

Il faut donc improviser et trouver un « plan B »… Le président s’est muni de son ordi portable avec sa base de données spéléo et ses cartes numériques. Nous essayons donc de localiser 5 ou 6 cavités notables du secteur mais à chaque fois situées loin en dehors des voies dégagées.

Seul le gouffre de la Roche qui s’ouvre à proximité de la route qui rejoint Mouthe semble facilement accessible.

En faisant rapidement l’inventaire du matériel dont nous disposons, il est évident que nous n’atteindrons pas le fond. Mais nous ne sommes pas là pour faire des prouesses et nous nous contenterons de découvrir en partie un gouffre que nous ne connaissons pas ni l’un ni l’autre.

Malgré que le président soit déjà venu à l’entrée, il faudra un petit quart d’heure pour retrouver l’orifice. Le puits d’entrée (5 m) est recouvert par un tronc. Il aurait été tentant de s’en servir comme amarrage de tête puits mais son état inspire une confiance relative… Il servira tout de même de déviateur. La verticale suivante (19 m) pose quelques problèmes pour un équipement idéal. De nombreux spits en place mais qui ont plus servi pour l’exercice de secours de 2011 que pour un équipement traditionnel.

La descente se poursuit par une suite de petits ressauts entrecoupés de passages plus serrés. Ici aussi l’exercice de 2011 ne passe pas inaperçu : de nombreuses traces de forage témoignent encore des élargissements nécessaires au passage de la civière. Encore un ressaut de 4 m suivi d’un dernier puits de 8 m et nous arrivons au bout de nos cordes. Une galerie en pente raide encombrée de blocs se poursuit encore et nous le suivons jusque vers -60 m. Il est 19 h passé et nous faisons demi-tour sans voir le départ de la dernière série de puits qui mène vers -115 m.

Pierre-Jean s’est chargé de l’équipement à la descente et s’est le président qui déséquipe à la remontée. Il est 20h15 quand nous ressortons pour voir à travers la forêt les dernières lueurs orangées d’un coucher de soleil qui a dû être beau…

Pour une fois c'est Pierre-Jean qui a fait quelques photos avec sont téléphone et qui en mettra quelques unes en lignes.