Guillaume Ballet, Julien Gauthier, François Jacquier (SCSC) et Marjorie Martin (Exsurgence)
Une météo au beau fixe et des gens disponibles en semaine, voilà une recette idéale pour visiter ou revisiter les cavités aquatiques jurassiennes. Après les Foules, les Forges et la Chatelaine, aujourd’hui c’est au tour de la grotte de la Fraite de recevoir notre visite. De plus, sur tout le groupe, seul le président connait la cavité comme sa poche.
Premier rendez-vous entre Ravilloles et Leschères où Julien a droit à une place dans la limousine présidentielle. Second rendez-vous au rond-point de Clairvaux, idéalement placé à côté d’une pâtisserie où Guillaume a réservé une palette d’éclairs chocolat / vanille / café…
Dernière étape au Moulin de la Fraite après quelques kilomètres de routes campagnardes inondées de lumière. Contact avec l’habitant pour pouvoir se garer sans trop gêner avant d’enfiler les néoprènes sous un soleil de plomb.
L’occupant de la maison qui est éleveur de brebis nous signale qu’il entrepose des fromages au fond du porche et il nous confie un thermomètre / hygromètre pour faire des mesures plus loin dans la grotte, au-delà des passages bas.
Une petite surprise attend l’équipe dans le premier ramping : Le niveau d’eau habituel est beaucoup plus bas que d’habitude. Ce qui pourrait être une aubaine dans la plupart des cas s’avère être une galère quand on est équipé complètement en néoprène et qu’il est difficile de se tremper. Le président avec sa 7 mm intégrale (un peu étroite…) se trouve rapidement à la limite de l’étouffement, les trois autres ont l’air de mieux supporter la situation.
On débouche enfin dans la grosse galerie où tout le monde peut souffler un coup. Cette pause est mise à profit pour mettre en place l’hygromètre qui à fait le voyage bien calé dans un bidon étanche.
La progression continue tranquillement avec quelques autres arrêts brefs qui permettent au président de reprendre son souffle, le sac photo est même lâchement abandonné au début d’un court ramping de galets. Arrivés aux deux-tiers du cheminement principal, le vénérable, à la limite de la syncope, préfère abandonner la partie et en rester là. Nous sommes au début d’un secteur de blocs effondrés nommé « le Labyrinthe », le président, dans un ultime sursaut d’énergie guide le groupe au départ d’un passage clé en donnant quelques indications sur la progression dans le dédale de blocs cyclopéens et sur les obstacles qui suivent.
Les conseils devaient être à la hauteur de la situation car le trio de tête finit par atteindre le terminus classique en évitant de se fourvoyer dans les passages piégeux.
Pendant ce temps le président rebrousse chemin, combinaison grande ouverte, et rejoint finalement son kit photo qui frétille de la queue au retour de son maître. Une tape amicale sur le dos des deux flashs SB-105 qui en clignotent de plaisir de leurs petits yeux rouges, quelques mots réconfortants au Canon G10, puis tout ce petit monde est mis à contribution en attendant d’immortaliser le retour du groupe.
Il faut une bonne demi-heure d’attente dans la fraicheur obscure, le tout baigné des sons cristallins du ruisseau avant d’entendre les premiers raclements sourds puis percevoir l’arrivée des lueurs dansantes entre les blocs. Le groupe est à nouveau au complet et le Canon peut rentrer en action. Après quelques shooting dignes d’un studio hollywoodien la petite troupe s’engage à nouveau dans le ramping de sortie après avoir récupéré l’appareil de mesure. Le passage est toujours aussi pénible mais la liberté est au bout du tunnel !
Choc thermique assuré en arrivant au porche où l’air semble irrespirable.
Retour aux voitures et séance de déshabillage sous un soleil de plomb. Finalement Guillaume décharge sa palette d’éclairs chocolat / vanille / café que nous partageons confortablement assis en compagnie des hôtes de la maison. Les discussions vont bon train, les sujets aussi divers que variés, le tout perturbé par quelques vols lourds de pigeons surdimensionnés, les excentricités d’un jeune chien fou et les yeux doux d’une chatte hyper sociable…
On notera le dévouement inébranlable du président pour finir la palette d’éclair. Quand on ne rentre plus dans sa néoprène il est toujours bon d’avoir une bonne excuse !