Claire Mermet, Jérémy Pignier, François Jacquier
Claire a gentiment sollicité les anciens pour lui proposer des petites sorties "sur mesures" pendant ces deux semaines de vacances et c'est encore le président qui s'y colle pendant ses heures de liberté matinales… Après une incursion jeudi dernier à la Pisserette (dont on attend toujours le CR…), cette semaine ce sera sortie découverte des grottes de l'Enragé à Chassal.
Jérem qui est libre se joint à nous et nous nous retrouvons vers 9h30 au Pont de Lison avant de prendre la direction de Chassal puis du hameau de Marignat. Nous sommes à deux pas de chez le Dom mais ce dernier travaille ce matin et n'a donc pas pu se joindre à nous (pensée émue…). Nous nous changeons en bord de route sous un soleil radieux mais dans un air tout de même un peu frais.
L'accès aux grottes se fait d'abord à travers un pré sous le regard incrédule de quelques chevaux et d'une chèvre, puis le long d'un large lit de rivière à sec jonché de gros galets blancs. L'ambiance est digne d'une forêt équatoriale, végétation denses avec de la mousse qui tombe des arbres, manque plus que le cri des singes… Ah vous êtes encore là vous deux, bon, finalement il ne manque rien !
Le lit de rivière vient finalement buter au pied des marches cyclopéennes d'un escalier rocheux qui conduit à la grotte inférieure. Les traces d'érosion et la propreté de la roche en disent long sur la violence des crues qui passent ici après une longue période de pluie. Encore quelques gros blocs à escalader et l'on pénètre dans le vaste porche de la grotte inférieure ou grotte "A".
L'ensemble de la grotte est creusé entre deux strates légèrement inclinées jonchés de blocs effondrés. Ici tout est propre, pas la moindre parcelle d'argile, inutile de chercher une petite stalactite, tout est balayé par les crues successives. Après un cinquantaine de mètres dans une galerie chaotique la progression bute sur bouchon d'énormes blocs. Il serait tentant d'y entreprendre un chantier de désobstruction mais les explorations des années 70 ont démontré que cet effondrement ne sépare que de quelques mètres une des extrémités de la grotte "B" qui est juste au dessus. Beaucoup de travail pour pas grand-chose finalement !
Après quelques photos et essais concluants des cellules flash à déclenchement radio nous ressortons pour gravir sur la droite l'éboulis de gros blocs moussus qui mène vers la grotte Supérieure ou grotte "B". Nous ne tardons pas à atteindre le pied d'une barre rocheuse qui forme un vaste auvent. Le sol est recouvert d'une épaisse couche de sable fin digne d'une plage. Loin de nous l'idée du farniente et nous pénétrons dans un étroit pertuis au pied des rochers qui constitue l'entrée de la grotte.
Nous remarquons tout de suite plusieurs ficelles de couleurs différentes tendues au sol à la manière de fils d'Ariane. Encore une nouvelle génération de mômes du village poussée ici pour assouvir leur soif d'aventure. C'est tout de même réconfortant de savoir qu'ils ne sont pas tous prisonniers de leurs Playstations ou autres tablettes…
Le début du parcours est relativement labyrinthique, les bons passages ne sont pas forcément les plus évidents et finalement les ficelles des gosses ne sont pas si débiles que ça !
Encore une désescalade d'un ressaut dans des blocs et nous atteignons la galerie principale. Là les proportions changent du tout au tout et on ne se sent pas à l'étroit. Ici aussi on devine les effets des montées d'eau et de fureur du courant, beaucoup de traces d'érosion sur la roche et des placages de sable et d'argile sur les parois. Certes la galerie et spacieuse mais sur une courte distance. En effet, une centaine de mètres plus loin elle est barrée par un effondrement infranchissable de blocs et de dalles effondrées. Quelques passages sembleraient pouvoir contourner ce barrage soit par les côtés, soit par le dessous mais aucun d'entre eux n'a encore fourni son "sésame"….
Le temps passe toujours trop vite et le président est tenu de rentrer pour se doucher et pour manger avant de repartir au boulot. Il faut donc ressortir après quelques nouvelles photos et sans perdre des yeux les précieuses ficelles…
Petite sortie sympa qui donne l'occasion de découvrir ou de redécouvrir deux cavités sans prétentions mais loin d'être anodines. N'oublions pas que nous sommes là aux portes du réseau mythique de "L'Enragé", l'un des réseaux souterrains les plus vastes de France par l'étendue de son bassin versant. Trente kilomètres reconnus par coloration entre le gouffre de la Tâne à la Chaumusse et la source de l'Enragé, mais quelques centaines de mètres seulement pénétrables, tant sur le plateau qu'aux résurgences. Encore du boulot pour les générations suivantes !