Angélique Frichet, Philippe Mercanton, Dominique Guyétand, François Jacquier
Petite sortie à tendance verticale initiée par Dom en milieu de semaine. Rendez-vous fixé à Molinges dès 13h30, tout le monde est à l'heure, même Philippe guidé par son GPS.
Le temps de charger les sacs dans la Papamobile présidentielle et nous voilà partis en direction de Choux.
Courte halte à la cascade de Vulvoz pour montrer à Philippe un site qu'il ne connait pas. Un groupe de canyoneurs Belges se prépare justement sous le regard médusé d'une brochette de randonneurs style babacools soixante huitards, mais vraiment sur le tard... Une rencontre improbable !
Deuxième arrêt sous le cirque de Vulvoz où les deux vétérans narrent leurs prouesses de jeunesses en désignant tour à tour d'un doigt tremblant les multiples orifices qui percent la majestueuse falaise.
Au terme de ce circuit touristique improvisé, le bus arrive enfin à destination à la ferme de Pré Druet où l'on s'équipe partiellement sous un beau soleil qui cogne fort. La marche d'approche n'excède guère 300 m mais c'est suffisant pour arriver tout en sueur. Le chemin est de moins en moins bien marqué ce qui laisse penser que le Pétrin n'est finalement que peu fréquenté. Une esquisse d'aménagement et sécurisation du sentier d'accès était en gestation mais le projet n'a visiblement pas abouti. Seul un vieux fil de fer barbelé mal tendu offre un rempart illusoire à une chute dans le passage délicat qui surplombe directement le gouffre.
Dom débute l'équipement pendant que le président se bat avec son baudrier qui a encore rétréci, à moins que ce ne soit... Bref, faut bien trouver une excuse !
Le Pétrin n'est pas un gouffre typique avec des puits bien verticaux, il s'agit plutôt d'une galerie très pentue entrecoupée de dômes stalagmitiques quasi verticaux. Cette configuration sort un peu du schéma d'équipement habituel préconisé dans les manuels et demande quelques adaptations. Pour l'occasion Dom nous à concocté un déviateur réglable à l'aide d'un bloqueur qui coulisse sur un tronçon de corde fixé au plafond. Voila une idée qu'elle est bonne mais à condition que tous les utilisateurs aient la même taille... Quelques grondements lointains !.. Non ce n'est pas l'orage, ce ne sont que les ronchonnements polis des équipiers suivants... Pour se faire pardonner Dom laissera Angélique visser quelques plaquettes voire même faire un nœud compliqué et descendre en tête le dernier puits.
Ce gouffre est surprenant par ses volumes, chose assez inhabituelle pour le Haut-Jura. Les nombreuses marques d'érosion tourbillonnaire et l'épaisseur imposante des coulées de calcite laissent supposer une formation très ancienne avec de multiples phases de creusements et de remplissages. Aucun doute que cette cavité appartient à un système beaucoup plus important et plus profond.
Nous délaissons la galerie de droite qui mène aux puits terminaux (point bas du gouffre à -111 m) mais passablement argileuse et nous nous fixons le lac terminal (-80) comme objectif final.
Comme d'habitude le président sort sont Canon et ses multiples flashs avec comme prétexte d'illustrer le présent compte-rendu pour abuser du temps de toute l'équipe. Les trois autres se prennent au jeu et c'est même eux qui insistent pour effectuer une pause longue en open flash sur le lac. Le résultat démontrera qu'ils avaient bien raison d'insister !
Il est temps de remonter et chacun précède le suivant (ou l'inverse) dans la suite de portions équipées de corde. Nouveaux éclairs de flashs et nouveaux grognements silencieux au passage du déviateur. Dom se charge du déséquipement et bientôt toute l'équipe se retrouve au soleil. Retour à la voiture et là, contrairement au week-end dernier, on prend tout notre temps pour s'étaler dans la tiédeur. C'est finalement un pic-bois qui frappera les trois coups marquant ainsi à sa manière la fin de l'entracte.
Retour à Molinges (directement cette fois !) où Philippe nous quitte tandis que les autres abusent une nouvelle fois d'une petite collation chez le Dom.