Jérémy Bolard, Willy Bourgeois-Moine, François Jacquier
Ce week-end c'est Jérémy qui piaffe d'impatience et qui sollicite la tribu pour une sortie. Peu de réactivité, c'est donc le président qui se sacrifie.
Afin de joindre l'utile à l'agréable il est convenu d'aller localiser puis visiter le gouffre de Collondon sur les hauteurs de Charcier. Une cavité qui a l'avantage d'être proche du secteur de Jérémy et que le président ne connait pas . Eh oui, il y en a encore !
Willy se joint à nous et nous nous retrouvons sur le parking ATAC de Clairvaux. La première mission consiste à localiser l'entrée du gouffre et c'est assez mal parti dans la mesure où nous disposons de deux pointages avec des coordonnées différentes, il va donc falloir étendre nos recherches en pleine forêt sur deux zones distantes de 500 m. D'après les renseignements que nous avons l'orifice mesure la bagatelle de 20 m de long pour 8 de large, ça ne devrait pas passer inaperçu !
Nous nous dispersons en quadrillant le bois et en appelant de temps en temps, il faudra tout de même attendre une bonne demi-heure avant que Jérémy crie dans le lointain pour avertir les autres qu'il vient de mettre la main sur le gouffre, exactement à mi-distance des deux pointages.... Nous revenons sur la route pour retrouver notre sauveur quand Willy sort du bois à son tour en annonçant que lui aussi a trouver un gouffre... Comme ça pas de jaloux, d'accord, mais ce n'était pas convenu comme ça !
Un rapide examen des lieux démontre sans ambiguïté que le trou de Jérémy est bien celui que nous cherchons : Vaste doline rocheuse de 10 m de fond suivie d'un puits vertical de 14 m, aucun doute c'est bien ça !
Quant au trou découvert par Willy, il ne ressemble à rien de connu dans les inventaires spéléos. L'orifice fait pourtant 2 m de long pour 1 m de large et il est en partie couvert par des rondins de bois, le puits doit avoisiner les 6 ou 7 m et on ne distingue pas la suite. De retour à la voiture, les recherches sur la base de données informatisée ne donnent absolument rien, il est donc décidé de visiter ce trou inconnu en priorité.
Le plus gros des troncs en travers, qui est en bon état, fournit un excellent amarrage de tête de puits. Le conduit vertical se rétrécit un peu vers -2 mais les parois sont particulièrement esthétiques avec de belles cannelures. Six mètres plus bas on prend pied sur un sol relativement plat mais la cavité se prolonge en profondeur avec un ressaut de 2 m suivi d''une diaclase en pente. La cavité se termine ainsi vers -10 m, mais d'une part une haute cheminée grimpe au dessus du point bas et ne doit pas être loin de la surface. Et d'autre part un boyau terreux se dirige sous le puits d'accès, il semblerait d'ailleurs que ce conduit ait fait l'objet de quelques tentatives de désobstructions. Jérémy et Willy s'y enfileront tour à tour sur quelques mètres pour constater que la suite est beaucoup trop étroite.
Il ne reste plus qu'à faire quelques observations, mesures et croquis pour établir la fiche d'identité de ce gouffre inconnu. En surface le pointage GPS donne : X 862,103 - Y 2187,643 - 628 m. Par la suite, de retour à la maison, des recherches plus approfondies et diverses consultations n'ont pas donné plus de renseignements sur ce gouffre, le président a donc décidé d'un commun accord avec lui-même de le nommer "Gouffre Willy" du nom de son découvreur...
Après cette brève "première" le groupe se dirige vers son but premier : le gouffre de Collondon. Le GPS donne : X 861,985 - Y 2187,630 - 625 m, ce qui évitera aux prochains une longue errance à travers le bois. Si la descente du premier cran, jusqu'au fond de la doline rocheuse, s'effectue sans peine, l'équipement du second puits de 14 m ne se présente pas sous les meilleurs hospices. Pas de possibilité d'installer une corde sans risquer de beaux frottements, de plus la roche ne semble pas trop saine et d'épaisses couches de mousse recouvrent les seules parois susceptibles d'accueillir des Spits. L'option d'un long déviateur depuis un arbre en surface est envisagée, sans doute la meilleure solution mais délicate à mettre en oeuvre et la seule descente d'un puits borgne ne mérite guère cet investissement. Nous préférons donc renoncer vu que l'heure commence à tourner et que nous ne sommes pas venus pour rien avec la découverte du trou précédent. N'y a pas honte à ça !
Sur la route du retour nous nous arrêtons à proximité du hameau de Pellier pour rechercher l'entrée de la Lésine du bois de Jalèvre (-20 m), mais là aussi les coordonnées disponibles ne donnent rien et nous abandonnons après une vingtaine de minutes de recherches infructueuses dans les buis.