LES VEINARDS

Tout en travaillant à la remontée du corps de Marcel Loubens, l'équipe interclub dite "Groupe Spéléologique de la Pierre St-Martin" a visité une nouvelle fois le grand gouffre en 1954. La partie amont de la cavité, sous le territoire espagnol, encore inconnue, a été parcourue sur près de 4 kilomètres par Casteret, en compagnie de Mairy et Treuthard de Lure, et de Mauer de Besançon. L'altimètre donne au gouffre une profondeur de 730 mètres et les visées trigonométriques indiquent 728 mètres C'est ce dernier chiffre qui a été retenu.
En septembre, nos collègues de Grenoble, opérant depuis quelque temps en silence dans le Gouffre Berger, ont réussi l'exploit sensationnel de descendre en deux fins de semaine à 753 mètres puis à 903 mètres sous terre. Seule la nécessité de reprendre le "boulot" le lundi matin les a empêchés d'aller plus profond encore.
Signalons que Grenoble possède déjà à la Dent de Crolles, un réseau qui a été longtemps le premier du monde en profondeur verticale (658 mètres) et qui est toujours le plus long de France (20 kilomètres environ).
Aux dernières nouvelles, l'équipe d'Oloron a découvert et se prépare à explorer dans la Grotte de Hayla, une suite de six puits, dont la dénivellation totale serait voisine de 1000 mètres.
De leur côté, les Italiens ne restent pas inactifs. La "Squadra" de Vérone aurait repris des travaux de désobstruction dans le dernier puits de l'Abîme de Preta, qui fut en son temps le plus grand gouffre connu (637 mètres). Ils espèrent ramener chez eux un record trois fois battu par les Français depuis 1947.
Souhaitons à tous ces courageux et heureux camarades de connaître un jour la joie de dépasser le kilomètre à la verticale.
Quant à nous, si nous voulons avoir dans notre secteur un trou de cette envergure, il faudra nous résoudre à le creuser.