(Coiserette, longueur : 1400 m, dénivellation : 100m)
Le "coup de canon" de la cascade de départ, haute de 20 m
Son exploration « moderne » commence comme un gag...
Un soir de 1991, Dominique rentre du Grosdar par le stade de Serger où est garée sa voiture. Il est allé équiper en solitaire la cascade de la « Queue d’Ane ». Une panne de perfo le retarde (finir le dernier trou en tapant au marteau sur le foret c’est long !), aussi il rencontre fortuitement un copain membre du club de Delta sortant de son local. Le voyant avec un sac où pend une corde ce dernier (qui possède une maison à Coiserette) lui demande d’où il vient et comprenant qu’il s’agissait de canyoning lui dit : « Et bien, vous devez bien vous amuser dans le Tacon ? ». Dominique, d’abord interloqué, demande des détails et tombe des nues quand il apprend l’existence d’une gorge « très profonde et très encaissée ».
Vite, direction Coiserette ! Et là c‘est le choc ! Au bord de la route où il est passé maintes fois, le Tacon se jette brusquement de 20 m dans un véritable gouffre et disparaît dans un virage en grondant. Comment avoir ignoré un tel monstre si visible ? Sans plus attendre, arrivé à la maison, coup de fil au complice Jean-Luc qui n’en croit pas ses oreilles !
La cascade de départ, descendue rive gauche
Emotion :
Le week-end suivant voit l’équipe fébrile attaquer le canyon. Le débit est à l’étiage mais la météo pas fameuse. Certes, ce n’est pas de la première, deux spits l’attestent dans la deuxième cascade (et le copain est déjà passé au moins une fois) mais qu’elle ambiance et quelle émotion ! Ils sont chargés comme des mules (perfo, trousse à spit, plusieurs cordes, etc..) et la progression est lente, surtout face aux monstrueux embâcles (des tonnes de bois compactés par les crues) qui obstruent complètement certains passages. Ils n’ont jamais rien rencontré de pareil !
Au beau milieu, alors qu’ils ignorent complètement qu’elle est la longueur du canyon et combien d’obstacles seront à équiper, éclate un gros orage. Il fait soudainement très sombre et il tombe des sacs d’eau ! C’est la panique et la fuite en avant, le plus rapidement possible. Par chance, plus aucune verticale à équiper et l’orage se calme.
Débit correct exigé !
Une deuxième partie !
La deuxième partie (dont ils ignoraient l’existence) est entrevue, mais pas question de descendre avec cette météo !
De retour à la maison, une enquête auprès des copains du club révèle qu’une équipe (Philippe Gilotte et Chrystelle Duparchy) avait fait une reconnaissance des deux premières cascades en remontant sur leurs équipements laissés en fixe façon spéléo (d’où les spits rencontrés), mais sans prendre la peine d’en informer le duo, un comble !
Egalement, on apprend l’existence d’une équipe (Michel Jeantet et son acolyte Geneste, le père de l’indique du Delta-Club) qui avait fait des parois des gorges leur terrain de jeu dans les années 75. Mais à l’époque pas question de se mouiller inutilement. Encore plus tard, on apprendra qu’une bande de gamins du village voisin, épiaient sans se faire remarquer les faits et gestes des deux grimpeurs, mais dans l’eau, bien entendu sans aucun matériel et en maillots de bain, le tout à l’insu de leurs parents !