(Vaux-les-St-Claude, longueur : 400 m, dénivellation : 125 m)
Automne 1992. Le topo-guide (voir plus loin) est déjà sorti quand un membre du club, Xavier Jaillet originaire de Vaux-les-St-Claude, nous donne l’info suivante : Des chasseurs lui ont signalé un ruisseau qui pourrait nous intéresser, situé dans les bois de Vaux. Comment, quelque chose nous aurait échappé ? D’ailleurs, si on regarde la carte topo, il y a juste un petit trait bleu qui disparaît (étrange) et depuis la route de la vallée, il n’y a rien de visible…
Septiques, Jean-Luc et Dominique conviennent toutefois d’un rendez vous avec Xavier. Il fait froid, et au bout de la route qui serpente dans la forêt, un minuscule lit de ruisseau à sec rampe sous la végétation. C’est là déclare Xavier ! Dans la perspective de rencontrer ne serait-ce qu’une gouille d’eau glacée, ils s’équipent en néoprène. Une trousse à spit, un bout de corde et les voilà partis pour sans doute une fois de plus faire les sangliers pour rien, mais ils en ont l’habitude !
Et bien pas du tout. Au bout de quelques centaines de mètres, une superbe faille tapissée de mousses s’ouvre à eux et semble se prolonger ! L’excitation monte d’un seul coup ! Et la journée ira de surprises en surprises, avec une succession ininterrompue de petite cascades toutes très encaissées, dans un décor luxuriant, descendues en première en plantant seulement un seul spit …
Ensuite, le ruisseau temporaire dévale de grandes dalles pour rejoindre les alluvions de la plaine pour se faire engloutir.
Par la suite plusieurs descentes seront consacrées au nettoyage, à l’équipement en fixe et à la topo. La descente en crue devenant un vrai régal.
Ce canyon non divulgué, restera longtemps confidentiel, seulement fréquenté par un ou deux BE dans la confidence, alors que parfois ça se bousculait à la Goulette toute proche…
Ambiance tropicale à la Teinte !
(Vescles, longueur : 500m , dénivellation : 100m)
Ambiance tropicale dans le canyon de la Lantenne
C’est Jean-Luc qui le premier reparle de cette gorge située sur la commune de Vescles (rive droite de la vallée de l’Ain, entre Cernon et Condes). Il tenait l’info de son prof de kayak qui en avait sans doute fait la première « moderne » dans les années 80.
Cependant, en 1952 puis en 1957, des spéléos de Lons le Saunier avaient déjà exploré cette gorge, relatant l’épopée de façon assez extraordinaire et rocambolesque dans la presse… Une visite rapide, dans de mauvaises conditions (été 91 ? ), et le duo ressort un peu dégoûté par ce qu’il a vu : Des accès amont et aval longs et malcommodes, de l’eau croupie additionnée d’un peu d’égout et beaucoup de troncs et de branches cassés faisant office de piège à détritus…
Bref, à fuir absolument ! Dans le topoguide, elles seront juste citées à la fin, avec la mention « à éviter ».
Un peu plus tard, Dominique qui habite non loin, revisite le canyon avec un autre œil, car ce jour là le torrent est enfin en eau, la lumière plus belle, les vasques transparentes ! Ce petit bout de gorge révèle finalement un potentiel, mais il y a du boulot ! Comme quoi, il ne faut jamais se forger une opinion sur une seule descente …
En 1994, le responsable de l’ADAPEMONT, association de développement locale, propose à Dominique (via son association Haut-Jura Canyon) de valoriser un ou deux sites de canyoning méconnus, dans le cadre d’un projet subventionné intitulé : « Grands sites basse Vallée de l’Ain ». C’est l’occasion ou jamais de pouvoir « bosser » sur des canyons avec des moyens, et pourquoi pas, faire un peu de marge pour se rembourser les amarrages des autres. Un juste retour des choses en sorte…
En 1995, après quelques dizaines d’heures de travail, les accès sont taillés et balisés, les gorges sont débarrassées de leurs embâcles gênants, et équipées tout inox. A Coisia, les modestes cascades du Four à Chaux sont équipées lors de la même opération.
Et s’en suivent quelques années d’oublie quasi total, car il n’y a pas eu de réelle publication, du moins pas dans les médias spécialisés.
Un jour de l’an 2005 (le 8 Avril pour être précis), un certain Wahooo (pseudo, Manu dans la vie) contacte Dominique sur le forum de DC.com. Il veut des renseignements sur ces canyons. Cette prise de contact, ainsi que la descente des gendarmes du PGM sera le déclic pour une reprise du nettoyage et du rééquipement de la Lantenne qui sera réalisé en 4 descentes à partir du printemps 2006. Désormais, c’est un magnifique petit canyon d’initiation, avec juste ce qu’il faut de verticales et aussi quelques sauts.
Grosse ambiance après les jours de pluie...
(Bonlieu, Le Franois et Ménétrux, Longueur : 1300m, dénivellation : 180 m)
Sans doute les plus célèbres cascades du Jura… Depuis plus d’un siècle, des aménagements permettent à des milliers de touristes de remonter facilement l’ensemble du parcours et d’admirer ainsi une succession de grandes cascades de cartes postales.
Les premiers à tenter de les descendre en rappel sont inconnus et nombreux sont leurs successeurs, qu’ils soient grimpeurs ou plus certainement spéléos. Les premiers amarrages datent sans doute du début des années 80.
Elles présentent assez peu d’intérêt pour le puriste qui n’aime pas forcément prendre de douche en public… Public non casqué, d’ailleurs bien exposé aux éventuelles chutes de cailloux provoqués par les « grenouilles araignées ». L'équipement est succinct et les frottements nombreux.
Depuis peu, un musée des cascades est ouvert au public à la belle saison et le parking est payant...
(Les Planches-en-Montagne, longueur : 400 m, dénivellation 60m)
Cet immense coup de sabre où gronde en permanence la puissante Saine, est situé à proximité immédiate du village des Planches-en-Montagne. Un pont très aérien enjambe l’impressionnante partie finale, à proximité du parking à touristes, point de départ du sentier aménagé. Tout est visible depuis les rives. L’amont a subi également des aménagements afin de capter une partie du débit pour en faire de l’électricité.
A l’aval, le long corridor rectiligne et sans difficultés a sans doute été remonté depuis fort longtemps, par les pêcheurs notamment. La légende raconte que toute une troupe de cavaliers « Ulhans » seraient tombés dans le canyon en janvier 1871 … Plus près de nous et dès 1960 des kayakistes franchirent la partie aval par accès en rappel au pied de la C30 !
Mais la première descente moderne façon canyoning serait attribuée à l’équipe du regretté spéléologue Jean-Claude Frachon en 1981. Il publiera cette course en 1990 dans le topoguide : « Spéléologie en Franche-Comté ». Après cette date, peu de descentes sans doute, à voir l’état pitoyable des quelques amarrages retrouvés.
Dominique, accompagné de Bernard Hostache (SCSC et HJC) ré-équipent en broches inox à partir de 1993.