( Coisia, longueur : 400 m, dénivellation : 110 m )
Ces modestes cascades temporaires dévalent les flancs de la vallée de l’Ain à Coisia, (village qui abritât Dominique durant 9 ans…). A chaque grosse pluie, elles traçaient un trait verticale en face de sa maison, mais la végétation était si envahissante, le travail à entreprendre si rébarbatif, qu’elles resteront vierges encore longtemps.
Puis vint le projet de l’ADAPEMONT « Grands sites basse vallée de l’Ain » (voir le paragraphe de la Lantenne) et un gros nettoyage fut entrepris en une dizaine de séances en 1994 et 1995. L’équipement sera réalisé dans la foulée.
Ensuite, grand vide durant plus de 10 ans avec sans doute aucune descente et donc zéro entretien. En 2006, des gendarmes du PGM revisitent le site et relancent par le même coup l’intérêt de la course (publication sur DC.com). Dominique et Manu C. (ce dernier habitait aussi Coisia, quel hasard !) refont alors une descente le 15 février 2007 en faisant un peu d’entretien.
(Martigna. Longueur 150 m, dénivellation : 40 m)
Canyon court affluent de l’Héria, que l’on rencontre en montant le côte de Jeurre (RD 27 entre Jeurre et Villards-d’Héria).
On doit l’ouverture à des membres du Delta-Club du Haut-Jura (à une époque, c’était canyon quand les conditions de vol n’étaient pas bonnes …) dans les années 90. Un rééquipement sur Starfixe Raumer inox est réalisé par Dominique accompagné de J-Yves Mussot en 1995.
Du fait de la route surplombante, des déchets finissent lamentablement au fond du canyon, dont l'eau est franchement très sale (égout de certaines maisons du village).
Il est actuellement interdit par arrêté préfectoral, car dans le périmètre d'un arrêté de biotope "écrevisses à pattes blanches". De fait, un nettoyage n'est même pas possible !
Fin 91, le duo Dominique / Jean-Luc écume tous les week-ends chaque recoin du Haut-Jura pour trouver de nouveaux sites à ce mettre sous la dent. Ils réalisent en même temps des fiches qui commencent à s’accumuler. L’idée un peu folle germe alors de publier sous forme d’un topoguide. L’hiver sera consacré à la mise au net de toute cette somme d’informations, ainsi qu’à la vérification de nombreux paramètres sur le terrain et la réalisation de photos d’illustration. Une deuxième grande aventure…
Un contact est pris avec le leader des éditeurs de topoguides sportifs et un contrat (minable, soit dit en passant) est signé dans la foulée...
C’est ainsi que naquit en 1992, « Cascades, gorges et canyons du Ht-Jura » chez Edisud, tiré à 3000 exemplaires. C’est un succès immédiat. Dès sa parution, des centaines de pratiquants se ruent littéralement sur la région (principalement des personnes issues de région assez Nord), à l’assaut de canyons complètement inconnus, seulement parcourus par une poignée d’initiés.
En mémoire, la copilote d’une camionnette de Parisiens, carte Michelin et topo tout frais sur ses genoux, guidant au ralentie le chauffeur hésitant, au carrefour de Coiserette… Que d’émotion et de satisfaction à voir la concrétisation de tous ces efforts…
Fin 2013, soit 21 ans après, bien qu'épuisé, ce topoguide fait toujours référence, faute de réédition. De temps en temps, des rumeurs ou même des tentatives de reprises circulent, mais rien de concret jusqu'à présent. Devenu obsolète, notamment dans les accès, il exige une consultation des mises à jours de la base de DC.com : Fiches canyon JURA
Juin 2007 : 250 heures de tronçonnage au Ruisseau des Gorges !
L’ouverture et surtout la publication de sites peu ou pas connus ont impliqué une somme de travail énorme, pour ne pas dire considérable. Il y a déjà la pose d’amarrages, qui comme on l’a vu plus haut a été réalisée de façon assez lourde dès le départ (scellements, goujons inox, chaînes, etc…). Puis il y a eu le choix et souvent la création pure et simple des accès, ce qui représenta parfois pas mal de boulot et de soucies (voir la Blénière par exemple).
Mais la plus grosse part de travail aura été (et c’est encore vrai maintenant) le nettoyage de tout ce qui encombre le lit des torrents, à savoir des siècles de casse d’arbres, des embâcles coincés par les crues et plus près de nous les déchets générés par l’activité humaine… Cela représente des centaines d’heures de travail, sans compter les déplacements, la progression dans les canyons et les accès…
Et c’est souvent un perpétuel recommencement, les bris d’arbres en hiver et les crues de printemps apportant à chaque fois leurs cadeaux empoisonnés. Deux exemples significatifs : le ruisseau des Gorges avec plus d’une centaine d’heures de tronçonnage au début de années 90 et environ 250 heures le 23 juin 2007 lors d’un grosse opération menée avec le Comité Spéléo d’Ile de France. A citer également, l’énorme opération réalisée sur un week-end à Coiserette en 2005 avec les gars de la Tribu Canyon et du Spidercan qui doit dépasser les 200 heures cumulées, suivie de plein d’autres ensuite.
Gorges de la Lantenne : forage au perfo pour pose d'une broche scellée
L’équipement des canyons a été (et est encore) en perpétuelle progression. D’abord réalisé avec les moyens du bord et pour des lignes de descente unique, au fil du temps la qualité des matériels utilisés et leurs dispositions n’a cessé d’évoluer et de ce perfectionner.
Les débuts ont privilégié des amarrages généralement en retrait, souvent pour des raisons de sécurité. Si cette configuration dispensait souvent de la mise en place de mains-courantes d’accès, cela générait beaucoup de frottements et des problèmes de gestion de descente (débutant hors de la vue du leader, usure de la corde, rappels délicats …). Puis vint doucement la mode des mains-courantes et donc des relais déportés. De plus, beaucoup de cascades virent apparaître des amarrages sur chaque rive, de façon à permettre la descente dans l’eau et hors eau.
Cette phase d’équipement qui consiste à bien réfléchir et à anticiper sur les futures actions tout en laissant une marque indélébile pour de nombreuses années (une signature en quelque sorte …) est une des passions de Dominique. Passion qui le pousse encore (un peu moins maintenant) à passer des journées entières à crapahuter (souvent seul) avec une montagne de matos, pour seulement aller poser 2 amarrages qu’il juge utiles pour le plaisir des autres ou pour améliorer la sécurité. Comme un peu de chauvinisme ne fait pas de mal, on peut dire qu’on lui doit environ 90 % des points posés dans la région ! Pour ce faire une petite idée, 62 est le nombre de points d’encrage (goujons, broches scellées) que l’on rencontre rien que dans le canyon du Flumen…
Le problème principal est de ne pas noyer le matériel...